Cette forme très subtile de violence à fait l'objet de différentes études par le passé.
Le terme d'abus psychologique a d'abord était employé pour se référer à un comportement utilisé pour exercer un pouvoir indu et nuisible par le contrôle en maintenant la peur et l'intimidation chez la victime. Puis ce terme d'abus psychologique s'est élargi à d'autres situations telles que l'abus sexuel et l'abus spirituel.D'autres termes ont aussi vu le jour tel que "abus émotionnel", "cruauté mentale", "mauvais traitement psychologique"....
Dans les années 1980, le terme de violence psychologique a été jugé plus pertinent que les autres en ce qu'il inclut à la fois des aspects cognitifs et affectifs.
Malgré des difficultés liées à la subjectivité de ce concept (un même comportement sera perçu par les uns comme abusif, par les autres, comme ne l'étant pas) , un certain nombre d’éléments et de comportements ont été identifiés au cours des recherches antérieures.
Ces comportements de violence peuvent s’exprimer par :
- La dévalorisation ,
- l'humiliation par des critiques, des railleries ou par le ridicule - les insultes, les menaces, l'intimidation, le dénigrement, le harcèlement, la manipulation, l’isolement, le rejet, la discrimination, la provocation
- La violence psychologique peut encore se traduire par de l'indifférence, la négation de l'autre : faire comme si elle n'était pas là. C'est le refus d'entendre, d'écouter de recevoir l'autre (Lacombe 1990)
C'est vraiment une atteinte à l'estime de soi , l'intégrité psychique ou mentale de la victime afin d'exercer le contrôle pour le POUVOIR ABSOLU
Suite à ces recherches et mon expérience personnelle, je vous propose, ci-dessous, une définition de la violence psychologique.
La violence psychologique dans une relation de couple est un ensemble de comportements spécifiques, intentionnels et répétitifs qui s'expriment à travers la communication dans le but de porter atteinte à l'intégrité physique et psychologique de la personne et dont les conséquences émotionnelles ou physiques négatives ont pour effet une dégradation des conditions de vie de la victime susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité ou d’altérer sa santé physique ou mentale. Ces dégradations pouvant s’exprimer sur le plan psychologique de différentes manières, telles que, syndrome dépressif, syndrome anxieux, ou anxio-dépressif, stress post-traumatique, tentative de suicide etc. Malgré la connaissance du malaise de la victime, sa souffrance, l'abuseur continue son entreprise de démolition psychologique destinée à atteindre l’autre dans son entité et dans son intégrité.
La définition de la violence psychologique met en relief l'intentionnalité de la personne à l'origine du comportement violent, ainsi que leur répétition
Cette agression émotionnelle s'exprime à travers la communication en la dévalorisant, l’humiliant, la dénigrant, par des critiques et railleries, l' insultant, la menaçant, l’intimidant(lui faire peur par le regard ou le geste, en élevant la voix...), la harcelant, etc...
Ce comportement est adopté dans le but et l’intention d'atteindre et de détruire l’estime de soi du conjoint
En dernière instance, c'est l’ objectif visé par ces comportements qui a le plus de poids dans le processus comme tel de la violence psychologique
En effet, une personne amoureuse peut avoir devant l'être aimé un comportement intentionnel et répétitif qui aura pour but de faire plaisir à l'autre personne et de la rendre heureuse.
Il s'agit avant tout d'exercer le POUVOIR ET LE CONTRÔLE ABSOLU SUR LA VICTIME
Celle-ci perd complètement confiance en elle, vit dans une peur latente, continue, n'est plus capable de faire face à toutes ces attaques incessantes, de s'y soustraire. La victime abandonne le combat et reste passive face à cette relation abusive et accepte finalement le message que l'abuseur lui envoie. Le déni et la dissociation sont des stratégies de survie. Lors d'une expérience traumatique, la dissociation permet à la personne de se retirer elle-même, cognitivement et émotionnellement de l'expérience, de s'adapter physiquement et de se conformer aux exigences externes
La victime n'est plus capable par elle même de prendre conscience de cette violence psychologique en train de la détruire à petit feu.
La prise de conscience ne peut se faire qu'à travers le regard extérieur, le témoin.
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Il n'est pas très facile de définir la violence psychologique, d'autant qu'il faut prendre en compte les différentes personnalités concernées par cette violence, qui ne se réduisent pas à la perversion narcissique, mais également aux personnalités rigides telles que la personnalité paranoïaque, obsessionnelle, ainsi qu'aux personnalités antisociales(psychopathes) et border-line ou état-limite.
J'attends vos commentaires avec impatience.
Selon mon vécu, ce type de violence se manifeste aussi en actes : les paroles sont doucereuses pour endormir la personne mais les actes sont d'un rejet extrême, déboussolants, tout en se déresponsabilisant ("je te dis ci, j'agis comme ça, c'est normal que tu sois fâchée mais tu comprends, c'est pas de ma faute, je suis tellement malheureux" Du coup, en face, on culpabilise puisque l'autre nous fait croire qu'il fait tout ce qu'il peut, et il peut tranquillement continuer son manège. Mais ça revient à faire un doigt d'honneur dans le dos de l'autre). Ne sachant sur quel pied danser et incapable d'imaginer une telle duplicité chez l'autre, on se convainc soi-même du bien-fondé de la situation. On est mal sans savoir pourquoi puisqu'il nous aime et qu'il fait de son mieux. N'empêche que... Un exemple? Je découvre un mail envoyé à son ex-femme dans laquelle il dit vouloir la reconquérir, il me dit que c'est de la manipulation pour le divorce (ah bon?!), qu'il fait de son mieux pour qu'on soit heureux ensemble, la preuve : il me propose de vivre ensemble (il noie donc le poisson). Je prends des précautions, il me persuade pendant des semaines que c'est ce qu'il veut (il reprend le pouvoir, et tous les arguments sont bons). Je sens qu'il cahce quelque chose, mais il ne dit rien, alors je me dis que je me fais des films (je culpabilise). Le jour du déménagement arrive, et il profite subtilement d'une dispute que je provoque pour me dire qu'il ne veut plus vivre avec moi, parce que je suis trop ci ou ça, et qu'il veut qu'on se sépare. Je culpabilise mais je commence à réfléchir à la situation. Et là... Retournement de situation : déclaration d'amour, larmes, bijoux hors de prix etc pour récupérer la petite dame en face (rereprise du pouvoir). Qui tombe dans le panneau... Et rebelote, sous d'autres formes.
RépondreSupprimerAlors la violence psychologique n'est pas tant en paroles qu'en actes. Soyez très vigilantes à cela, mesdames, et regardez les faits plus que les mots mielleux qui donnent un bel aspect à un gâteau avarié.
Sachez aussi qu'en face, aussi difficile que ce soit à admettre, il n'a pas conscience de ce qu'il fait : il se sert lui-même avant tout, et ne veille qu'à sa survie. Il ne mesure pas le mal qu'il fait aux autres et a toujours des bonnes raisons. Ce qui pour nous est de la manipulation, de la mauvaise foi, du rejet, de la violence, est pour lui de l'ordre des relations humaines banales, il ne connaît pas l'empathie, même s'il fait croire que : c'est un moyen de ne pas éveiller les soupçons sur la nature de la relation et de mieux obtenir ce qu'il veut.
C'est difficile à cerner, mais c'est destructeur. Ecoutez-vous : si vous êtes souvent fatiguée sans savoir pourquoi, si vous avez une impression confuse de malaise, si vous pleurez souvent alors que vous avez tout pour être heureuse (ne vient-il pas de vous dire "je t'aime" même s'il vient de vous avertir au dernier moment qu'il ne viendrait pas, même s'il sait que vous ne le supportez pas mais il est tellement étourdi..., avec ses grands yeux humides qui vont montrent à quel point il s'en veut de vous faire de la peine), asseyez-vous, et notez les faits le plus objectivement possible. Demandez-vous s'il vous respecte en agissant de telle façon alors qu'il sait que ça vous blesse, même s'il enrobe le tout de belles paroles : avez-vous remarqué la facilité avec laquelle il dit qu'il va changer, mais qu'à y regarder de plus près, rien ne bouge? Parlez, allez voir un psychologue si besoin, et ne vous raisonnez pas en pensant à des paroles d'amour ou de pseudo-confidences. L'amour se vit, il ne se parle pas! Et vous êtes votre meilleure alliée.
Je trouve ça incroyable a quel point les dernières lignes ressembles a ce que je vis. Je me questionnais justement sur la définition d'un abuseur. L'impression que je fait tout (ménage, lavage, toutes les commissions, je pouvais arrêter 3 a 4 fois au dépanneur par jour, aller le porter et chercher au travail et le soir, fallait que j'écoute la télé pour qu'il soit content, fermer sa télé pour pouvoir moi aussi dormir.... pour aller le porter le lendemain... Je m'en viens essouffler juste d'y penser... Et bien sur, il dépense plus qu'il gang d'argent... donc, c'est moi qui déboursais pour lui avec mon maigre 15-20 heures semaines que j'étais capable de faire...
SupprimerJe réalise l'ampleur de tout et je me dis : “bon dieu fille, dis non, c'est tout!” C'est ce que j'ai fait hier pour voir quel allait être ses réactions : Aucun respect!
Mais c'est insidieux. J'avais les pieds dedans, et je ne comprenais pas pourquoi j'étais autant fâcher.
D’où la recherche d'infos ici...
Merci infiniment, tu as confirmer mes antennes.
Très très bien analysé! J'ajouterai que ces personnes manipulatrices, sont dotés d'une grande capacité calculatrice pour démonter la personne qu'elle vise et paraître en même temps absolument impeccable à la vue des autres, d'ou la difficulté de mettre à jour leur tromperie.
RépondreSupprimerLe mieux d'ailleurs est de partir très vite d'une relation perverse comme celle-là, car ce genre de déséquilibré mental ne vous laisse aucune chance, même à distance par téléphone!!!
Bien à vous,
Marc,
J'ai découvert il y a peu de temps que je suis victime de manipulation de la part de mon patron: un intendant.
RépondreSupprimer12 ans d'abus psychologique : des brimades, de l'humiliation, l'interdiction d'autonomie intellectuelle, infantilisé etc. etc.
Sur les 30 critères de madame nazare-aga, j'ai compté 27 critères dont 20 indiscutables.
J'ai le profond ressenti d'avoir été abusé, je possède un bac +2 mais j'ai l'impression de n'être qu'un manutentionnaire, quelqu'un qui doit obéir, ne pas revendiquer, ne pas penser, toujours être d'accord avec lui, la moindre remise en cause peut-être considérée comme une attaque personnelle dirigée à son encontre, il se pose alors en victime.
Bref, j'ai un dossier syndical complet sur des évènements, mais dans la fonction publique, ces petits chefs sont des rois, personnes ne fait rien !
J'ai fait des choses que je n'aurais pas fait en temps normal, j'ai comme le sentiment d'avoir été violé psychologiquement.... c'est très dur... Mais heureusement mon épouse m'a soutenu et encouragé à tenir.
Bon courage à toutes celles et ceux qui sont dans mon cas, tenez bon !
Je suis partie il y a 7 mois .... j'ai failli sombrer dans la folie... mon cerveau était tellement stressé qu'il a failli se retourner... et là la folie m'attendait.... J'ai vécu un véritable enfer psychologique... avec aucun soutien de famille... peu d'amies savent... seules celles qui connaissent la pathologie parlaient le même langage... il faut vraiment le vivre pour le croire... car c'est invisible ... et l'aliénation parentale... certains de mes enfants me regardent comme la méchante... alors que je n'ai rien eu avec eux !!!! Tout se passait en huit clos ! J'apprends à vivre normalement mais ce n'est pas simple car j'ai eu une mère manipulatrice pendant 20 ans et un mari manipulateur pendant 22 ans... alors imaginez un seul instant le miracle... le miracle de m'en être sortie ! Mais un autre problème est là à présent : récupérer mes enfants, dont certains sont sous sa coupe... et apprendre à m'aimer, me découvrir car il m'avait tout grignoté... ma joie de vivre, mes relations amicales, ma personnalité, mon intégrité... parfois ce fardeau même partie est si lourd à porter, cette si grosse croix que j'ai l'impression que je n'y arriverai pas... des envies suicidaires me prennent encore mais j'ai des enfants que j'aime et je ne veux surtout pas lui donner cette chance... car ma mort il me l'a souhaité.... et il aurait été trop content d'avoir gagné... ! Oui j'ai épousé un homme malade, un vrai.... mais c est dur à admettre... il faudra que j y arrive...
RépondreSupprimerA Mme "Anonyme du 28/09/2013": je lis avec émotion vos lignes... je crains de vivre une histoire similaire... mais depuis moins longtemps.
SupprimerGardez la force, la force de vivre et de vous battre, pour vous d'abord, parce que vous méritez celà. Vous êtes forte, car vous êtes encore là, à vous battre. Maintenant même vous vous reconstruisez. Vous n'avez pas fléchi. Vous êtes forte.
C'est ce que je me dis à chaque fois: je suis plus forte que ce qu'il croit, parce que je suis encore là, malgré les moments de découragements et les pensées noires!
L'instinct de survie est toujours présent!
Et malgré ce qui se passe en ce moment, et malgré également ce que j'ai traversé avant!
Tout se mélange dans ma tête par moments. Mais la plupart du temps je trouve les ressources en moi pour voir clair. Même s'il essaie de prouver le contraire. Car mes propos ne sont pas argumentables, pas de preuve de ce que j'avance, donc je me trompe. CQFD. L'impuissance...
J'en ai traversé trop avant et me suis relevé de trop d'épreuves pour y laisser ma peau, ma liberté, ou mon estime de moi.
Il restera pour en sortir à affronter la peur de la solitude, l'échec de cette relation en laquelle je voyais pour l'avenir une vie épanouie avec la construction d'une famille, ensemble.
Une fois que les enfants seront là, ce sera plus compliqué.
Donc autant saisir la possibilité d'en sortir au plus vite.
Mais c'est dur tout de même...