lundi 27 décembre 2010
TROUBLE DE LA PERSONNALITE NARCISSIQUE
Suite à mes 2 articles sur le narcissisme sain et pathologique, il semble bien que la définition du narcissisme aboutit au constat que le narcissisme est présent en chacun de nous, et structure notre personnalité.
Le narcissisme est donc présent chez toute personnalité, saine, névrotique ou psychotique.
L’étude de la pathologie mentale pourrait se faire par le biais de l’étude du narcissisme de chacune de ces maladies, d’autant plus que Freud, dans un premier temps parlait des névroses narcissiques pour décrire les psychoses
Une personne qui fonctionne avec un narcissisme sain c’est donc une personne qui arrive à s’estimer de façon positive, mais qui arrive à reconnaître ses failles, c'est-à-dire sa part d’ombre, sans la projeter sur l’autre.
Il ne suffit pas d’une bonne estime de soi à soi !!!!!Encore faut-il que cette estime de soi soit confirmée par son entourage, en premier lieu la mère quand on est enfant, puis le conjoint quand on entre dans une relation amoureuse.
L’estime de soi se construit donc, d’une part grâce au narcissisme, mais aussi, d’autre part, dans la relation à l’autre
Freud voit un lien entre le fait d’être aimé et l’estime de soi : « ne pas être aimé rabaisse le sentiment de soi, être aimé l’élève. » Mais être aimé suppose aussi d’accepter de perdre une partie de son indépendance.
Dans le dernier article sur le narcissisme, il a été dit que le narcissisme se construit par rapport à la relation primaire à la mère et qu’il peut être affecté de façon pathologique si ce narcissisme subit des carences affectives. Celles-ci seront à l’origine de failles plus ou moins importantes dans l’édification du narcissisme se traduisant par, soit, la névrose, la psychose, l’état limite, la perversion narcissique ou soit un simple trouble de la personnalité dont l’étude, aujourd’hui portera sur le trouble de la personnalité narcissique.
Le DSM-IV, le manuel de référence utilisé pour le diagnostic des divers troubles de comportements et maladies mentales décrit précisément le trouble de la personnalité narcissique. Son diagnostique repose au moins sur 5critères qui doivent tous être présent au long cours Je ne ferai pas la liste de tous ces critères mais je vais essayer de décrire cette personnalité.
Le narcissisme, l'amour de soi, est donc une composante de toute personnalité, mais la pathologie de la personnalité narcissique (qui peut être du genre masculin ou féminin), s’exprime par un sentiment d’être unique, tout puissant par le corps et l’esprit, se voulant indépendant, autonome mais dont les autres dépendent.
Elle a une idée très élevée de sa propre personne s'estimant quelqu'un de spécial par un sentiment grandiose de sa propre importance ou de son caractère exceptionnel, avec, par exemple une surestimation de ses capacités, ses réalisations.
Très centrée sur elle-même cette personne a constamment besoin d’être le centre d’attention des autres, de se mettre en avant par un besoin excessif d’admiration. Elle peut agir de façon théâtrale. (Le besoin d’admiration se retrouve aussi chez la personnalité hystérique).
Elle pense que tout lui est dû. S'estimant de quelqu'un de spécial, elle juge qu'on lui doit un traitement particulièrement favorable et ses désirs doivent être satisfaits.
D’ailleurs, très souvent, étant perfectionniste jusqu’aux bout des ongles, cette personne va développer un talent, particulier qui la distinguera des autres et qui lui permettra de se valoriser, de se mettre en avant. Le plus important, à ses yeux, c’est la performance. Est-ce le moyen d’être reconnue (de façon inconsciente) par la mère ?
D’autres caractéristiques coexistent tels que :
- L’égocentrisme constaté chez cette personne conduit alors à un manque d'empathie. Elle ne s'intéresse pas, ne reconnaît pas les sentiments et n’a pas conscience des besoins et désirs d'autrui. Le contact est aisé mais a besoin de reconnaissance, d’admiration et recherche des faveurs .Le narcissique sait exploiter l’autre dans ses relations interpersonnelles pour parvenir à ses fins et satisfaire à ses propres désirs en montrant un l’intérêt particulier à cet autre car il est ambitieux et a besoin de conquêtes
- L’envie.
Il est envieux envers les autres et pense que les autres l'envient. Il ne reconnaît pas cette envie Il projette son envie de la mère qui possède tout. Pour Mélanie Klein l’envie représente l’expression sadique orale du bébé dans la relation exclusive à la mère qui possède le sein nourricier dont l’impulsion étant.de le mordre, l’avarier, le détruire.
La jalousie, quant à elle, est proche de l’envie et s’y fonde en effet, s’il faut en croire Mélanie Klein. Pour moi l’envie se passe au niveau des objets, des choses que le sujet possède alors que la jalousie se passe au niveau de la relation entre deux personnes et concerne principalement la réussite de l’autre.
De même qu’il ne reconnaît pas son envie, il ne reconnaît pas son agressivité.
-Toute puissance du Moi
Il y a une idéalisation de toute puissance du Moi par une identification projective qui se traduit par une sorte de confusion entre lui-même (le Soi) et l’objet idéalisé.
C’est un mode de relation ou d’investissement d’objet narcissique qui a été décrit par Mélanie Klein comme une relation intrusive utilisée pour prendre possession de l’objet en projetant en lui concrètement des parties de son propre self à et exercer ainsi sur cet objet un contrôle omnipotent..
Cet objet est sous son contrôle tout puissant ; il représente une partie de lui sur le plan du fantasme .Est-ce par le moyen du mécanisme d’identification projective de parvenir à la satisfaction de l’envie ?
M. Klein explique cette identification par l’avidité du bébé dont le désir impulsif est de sucer, vider complètement le sein, jusqu’à le dévorer, le posséder, le faire sien.
- Peur d’être engagé dans une relation fusionnelle.
N’est pas demandeur d’amour mais d’admiration et d’attention car l’estime de soi ne se nourrit que du regard de l’autre. C’est la fusion par le contrôle.
Mais il y a une peur de l’engagement. L’investissement à l’autre, dans le lien d’amour implique une certaine dépendance et donc le sentiment d’une certaine faiblesse. La peur inconsciente d’être englouti dans une relation fusionnelle déjà vécue dans l’enfance avec l’emprise maternelle l’empêche de s’engager.
Je rappelle que ce sentiment de faiblesse ne peut être autorisé de part l’idéalisation de toute puissance du Moi.
Cependant le narcissique a besoin; que l’autre soit dépendant de lui, ou attaché à lui. Il doit donc jongler entre 2 attitudes contraires : la fusion et la mise à distance. Ceci est à rapprocher de l’angoisse d’abandon et de ne pas être vu, ainsi que de l’angoisse de fusion ou d’intrusion.
Est-ce que cette attitude a à voir avec l’attitude de la mère qui oscille entre un investissement narcissique fusionnel (qui va au-delà du lien symbiotique) et une froideur affective, se montrant insensible à la détresse de l’enfant ?
C’est avant tout un amour maternel conditionnel qu’elle offre à son enfant lequel doit se construire un faux self afin de répondre aux attentes narcissiques de sa mère et de recevoir en retour son amour.
La punition si l’enfant ne s’inscrit pas dans ce schéma sera le rejet avant tout.
Ses exigence, peuvent être, par exemple, d’être sans défaut, le meilleur, ne pas montrer de mauvaise humeur, ne pas s’opposer à son autorité, sa loi, ne pas l’offenser ; être stoïque sans exprimer son mécontentement, sa colère. Sinon la faute sera explorée en punissant l’enfant par un rejet, le refus de communiquer. Le lien est rompu et laisse l’enfant dans une angoisse de perte, de culpabilité, sans possibilité de réparation
La caractéristique majeure de la psychopathologie narcissique c’est l’identification projective de toute puissance.
Mais il y a aussi clivage entre le bon et le mauvais objet. Et la personne idéalisée, dans un premier temps, sera redescendue de se son piédestal quand ses failles narcissiques seront mises à jour par cette personnalité narcissique après que celle-ci soit rassurée de sa dépendance pour elle.
Défenses perverses.
Si quelque chose de négatif lui arrive, il tend à en attribuer la responsabilité à l’autre et veut lui infliger sa douleur en le blessant. Cela lui permet de se sentir mieux aux dépend du bien-être de l’autre. On peut dire qu’il s’agit là d’une défense perverse. Il peut être arrogant et hautain, mais il est surtout intolérant à la critique (il ne peut accepter les reproches et a une certaine incapacité à prendre en compte les avis des autres, tout en étant hypersensible à ces mêmes avis)
Le narcissique utilise des défenses perverses lorsque celui-ci ressent des sentiments d’humiliation, de frustration, de rejet ou bien lorsqu’il existe une trop grande proximité avec l’autre.
Ces défenses perverses visent à mettre de la distance dans la relation, voire à détruire cette relation afin de résister à toute critique, de préserver la toute puissance fantasmatique de ses idéaux.
Défenses utilisées car se veut sans faille, lisse et sans défaut, afin de ne pas ressentir de sentiment de honte inscrit au plus profond de lui-même.
Il se montre intransigeant. Ses armes de défense, voire de destruction seront la dévalorisation, la critique la colère, la supériorité, l’arrogance. L’indifférence, la froideur, le désintérêt, l’abandon émotionnel voir le mépris permettent de couper le dialogue, de tenir l’autre à distance, de nier l’attachement sans que le lien soit vraiment rompu en maintenant la relation par divers moyens. Cela est à rapprocher de l’attitude passive-agressive.
Pour se protéger il doit contrôler ce que les autres perçoivent de lui et leur comportement à son égard car il y a un sentiment d’inadaptation et de défectuosité personnelle et pense que les autres ne peuvent l’accepter.
Ces défenses perverses peuvent être utilisées par n’importe qui d’entre nous, de manière ponctuelle, dans des situations particulièrement stressantes. C'est ce qui se passe aussi pour la personnalité narcissique qui est une personnalité névrotique. Elles n’ont qu’un aspect défensif et provisoire et entraînent par la suite un sentiment de culpabilité.
EVOLUTION
Cependant derrière ce comportement se cache une profonde vulnérabilité avec déficit de l’estime de soi et sentiment de honte
Tout ceci montre une souffrance psychologique qui se traduit par des difficultés dans les relations interpersonnelles; une fragilité et une sensibilité aux ruptures avec auto-dévaluation et évolution fréquente vers la dépression ou l’anxiété.
La blessure narcissique devenant trop insupportable, la souffrance psychologique peut aussi prendre l’allure d’une dépression narcissique par une auto-dévalorisation, une inhibition, un retrait sur soi avec un sentiment de vide, sans ressentir d’émotion.
Si la relation devient trop conflictuelle, la conséquence ce sera la destruction de la relation par tout les moyens, à savoir que cette agressivité peut être retournée contre elle-même par l’autodestruction, le suicide afin de continuer à contrôler la tout puissance des idéaux de son Soi grandiose.
CONCLUSION
Cette description du trouble de la personnalité narcissique qui reste névrotique peut nous aider à mieux comprendre la perversion narcissique. Le Pervers narcissique n’a pu accéder au complexe d’Œdipe car la Loi du père est niée par le pervers narcissique. Il est la LOI, dans sa toute puissance ; ce n’est pas une névrose, c’est une psychose blanche.
Mais je vais terminer ici ma réflexion qui sera reprise dans un prochain article.
Je laisse à votre réflexion les propos d’André Green, auteur du livre « Narcissisme de vie, narcissisme de mort » : « Cette révélation qui mériterait une majuscule dévoile la structure narcissique : rapport oral, ambivalence, investissement narcissique propre à l’identification primaire »
mardi 14 décembre 2010
NARCISSISME PATHOLOGIQUE
Au départ existe normalement une relation privilégiée, symbiotique entre la mère et son bébé.
La maman, emprunte d'admiration est séduite par son enfant, et séduit celui-ci Cette séduction qui est remplie d’amour est vitale car c’est à travers ce regard que l’enfant se voit, voit son image, et au-delà sa propre estime.
C'est une relation d'amour primaire originaire entre la mère et l'enfant et se termine normalement par le deuil originaire de cette relation fusionnelle qui s’inscrit dans le développement normal de l’enfant.et qui vise la différenciation, l’autonomie et la séparation afin que cette relation fusionnelle s’éloigne du narcissisme primaire pour devenir une relation d’objet..
Mais cette relation mutuelle peut devenir exclusive, à l'écart de toute autre personne et interférence ; ainsi le deuil originaire de la séparation qui conduit à la découverte de l’objet ne peut avoir lieu.. Elle devient alors pathologique ; l’enfant séduit narcissiquement est sous l’emprise omnipotente de sa mère
Racamier « Le génie des origines: » « Le désir qui chez la mère la pousse à séduire narcissiquement son enfant est que cet enfant reste une partie d’elle-même, physiquement et psychiquement et qu’à eux deux ils forment un organisme omnipotent défiant toute autre présence et toute autre loi, ainsi l’enfant narcissiquement séduit doit être comme s’il n’était pas né, en tout cas comme s’il n’avait pas été engendré : la représentation du père et du sexe du père est exclue »
C’est vivre le fantasme d’unisson et de toute puissance
Si le désir de la mère devient réalité, cette relation exclusive, narcissique devient pathologique et se répercute sur les futures relations de l’enfant devenu adulte. En effet, l’autre, c'est-à-dire le partenaire ne pourra exister en tant qu’objet séparé, mais sera englouti dans son psychisme, sans que cet autre puisse éprouver, inspirer et représenter du désir. Son statut est celui d’un « objet - non-objet ». Il n’existe plus en tant que qu’être humain de désirs et de besoins..
Nous constatons qu’un narcissisme primaire doit théoriquement s’acheminer vers l’acceptation de la différence, de l’altérité de l’autre afin d’acquérir estime de soi, autonomie et liberté de choix, c'est-à-dire avoir le choix de ses décisions.
La relation d’objet étant établie par le constat de l’existence de l’autre, cette relation d’objet peut subir des carences affectives, avec des traumatismes psychologiques divers qui seront à l’origine de failles plus ou moins importantes dans l’édification du narcissisme sain, c'est-à-dire de l’estime de soi et conduira la personne à régresser à un stade de fixation du développement de la personnalité qui est un point d’encrage mais aussi une position défensive et de repli lorsque le fonctionnement normal est entravé dans son développement.
Le narcissisme secondaire pathologique c’est donc le retrait de la libido aux objets avec retour secondaire d’investissement sur le moi. Au lieu de diriger son regard vers le monde extérieur, celui-ci est centré vers lui-même, son monde intérieur.
Ce narcissisme secondaire portera les marques du narcissisme primaire, infantile, peu apte à la réalité et aura avant tout un rôle défensif plus qu’une fonction de médiation entre son univers pulsionnel et la réalité extérieure.
Le narcissisme secondaire pathologique est le repli de la pulsion sur le moi. Ce repli caractérise la névrose narcissique dont le sens dans un premier temps désigne la psychose par Freud. Mais celui-ci revient sur ce point et propose de limiter le terme de névrose narcissique aux affections mélancoliques, afin de les distinguer tant de la névrose que de la psychose.
Narcissisme- structurel d’après A. Eiguer
D’après A. Eiguer le narcissisme structure le fonctionnement de la personnalité et se retrouve dans toute personnalité normale ou pathologique. C’est un mouvement considéré par Freud de nature évidemment narcissique et auto-érotique.
Cependant A. Eiguer dans « Le pervers narcissique et son complice », considère 3 narcissisme structurels différents qui sont : le narcissisme-cadre, le narcissisme de vie et enfin le narcissisme de mort.
Le narcissisme cadre
Le narcissisme cadre a pour fonction de contenir le moi, de délimiter le dedans et le dehors afin d’investir l’autre comme un objet distinct de soi.
Le narcissisme cadre englobe le sujet dans son unité corporel et psychique et permet la relation entre soi et l’autre en se désinvestissant de son narcissisme pour investir le narcissisme de l’autre par une certaine dose d’identification projectile qui cadre avec son propre narcissisme. « Il crée la confusion d’identités pour cerner la différence. Il postule l’anonymat pour faciliter la nomination de l’autre. »
Les formes pathologiques du narcissisme cadre sont, d’après A. Eiguer :
_la symbiose, par excès
- par défaut : la perversion narcissique, la skizoïdie, l’autisme, la toxicomanie et la psychopathie, dont l’absence provoque une incapacité de l’attachement.
« Le désinvestissement objectal laisse transparaître ici le vide. Pourtant il ne s’agit pas d’un vide vécu comme angoisse d’anéantissement, mais d’un vide sans représentation ni affect »( A. Eiguer°). Cela fait penser au vide structurel du Pervers Narcissique qu’il essaie de remplir par « l’appropriation imaginaire de l’espace psychique de l’autre. »
Le narcissisme de vie
Le narcissisme de vie dont la pulsion de vie pour A. Green permet l’investissement de soi, de ses idéaux, de l’estime de soi.
Il apparaît clair qu’un narcissisme de vie dont existe une inflation de l’investissement de l’estime de soi va déborder le Moi par excès et provoquer soit omnipotence, mégalomanie, caractère narcissique ou psychose.
Le narcissisme de vie peut également régresser et subir un déficit lors du deuil, des crises de l’existence et toute situation de stress.
Le narcissisme de mort
Le narcissisme de mort, lié à la pulsion de mort c’est la tendance au désinvestissement en s’isolant du monde extérieur et des excitations conflictuelles. Cela peut conduire à la déstructuration, l’anéantissement du Moi et se rencontre dans l'autisme.
Structure narcissique pathologique
Nous pouvons conclure que des désordres du fonctionnement narcissique se rencontrent dans tous les états psychopathologiques, tels que :
-la psychose, et notamment la skizophrénie, l’hypocondrie,la paranoïa, la mélancolie
- les états dépressifs,
- la psychopathie,
- les états limites,
- la personnalité narcissique,
- la névrose,
- la perversion narcissique
Pour A. Eiguer, le conflit psychique, qu’il soit de nature psychotique, névrotique, ou état limite est de nature objectal, mais aussi de nature narcissique.
En effet le conflit prend naissance dans la relation à l’autre, c'est-à-dire dans la relation objectale ; ainsi que dans la relation à soi, « à sa capacité de s’ouvrir ou de s’enfermer et de « partager la libido narcissique entre soi et l’objet ou de la concentrer exclusivement sur le moi… En conséquence, face à la névrose, le conflit objectal (libidinal) définira l’organisation du patient (hystérique, phobique, obsessionnelle) alors que le conflit narcissique définira le pronostic plus ou moins sévère d’après la gravité de ce dernier.
Face à la psychose, le tableau s’intervertit, le conflit narcissique définira l’organisation alors que l’importance du conflit objectal marquera le pronostic plus ou moins sévère, inversement proportionnel à son extension dans le fonctionnement global du patient. »
Dans la névrose donc c’est le conflit narcissique qui caractérise la gravité plus ou moins importante de ladite névrose.
Tandis que dans la psychose, le narcissisme qui organise de façon pathologique la personnalité est responsable de la maladie. C’est donc la relation conflictuelle à l’autre qui caractérisera la gravité plus ou moins importante de ladite psychose.
En conclusion, il semble bien que le narcissisme se construit par rapport à la relation primaire à la mère et que ce même narcissisme nourrit l’estime de soi, lequel peut être affecté de façon pathologique et peut conduire vers un désinvestissement total du monde extérieur (autisme) et qui signe le narcissisme de mort, en passant par une estime de soi démesuré ou orgueil ( omnipotence, mégalomanie…)
A partir de ces 2 articles sur le narcissisme, je me pencherai la prochaine fois sur la personnalité narcissique
N'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires et poser des questions.
Alain DEBAQUE
dimanche 12 décembre 2010
LE NARCISSISME SAIN
Depuis l’existence de ce blog il est question principalement de perversion narcissique sans que le terme de narcissisme soit vraiment défini. C’est pourquoi je vous propose d’essayer de définir ce terme par différentes lectures, notamment celle de A. Eiguer
Narcisse dans la mythologie est un jeune homme dont la beauté si éclatante, si parfaite fascine de nombreux prétendantes qu’il méprise et dédaigne, dans sa toute suffisance. La nymphe Echo, de même éconduite, invoque la déesse Némésis afin de punir Narcisse par un désir d’amour qui restera à jamais inaccessible. Un jour, en s’abreuvant il tombe amoureux du jeune homme (aux traits si éclatants, si parfaits) qu’il voit dans l’eau et qui n’est autre que son reflet…Face à cette beauté qui le rend fou d’amour, en extase, il se penche pour atteindre son visage, tombe à l’eau et se noie. Il fut changé en fleur qui porte son nom aujourd’hui.
Le terme de narcissisme en référence au mythe grec de Narcisse est une notion introduite par Freud pour définir l’amour porté à sa propre image.
Il conceptualise le narcissisme primaire, ainsi que le narcissisme secondaire.
Narcissisme Primaire et de développement
Pour Freud (1914), au début de la vie, la totalité de la libido du bébé est investi sur lui-même, à un stade où la distinction entre soi et non soi et le concept d’objet séparé seraient encore à peine ébauchés. La libido du bébé, c'est-à-dire toute son énergie pulsionnelle, s’investirait lui-même (narcissisme primaire) avant d’aller investir un autre objet. Néanmoins, Freud affirme que ce narcissisme est présent chez tout à chacun et que cet investissement du moi se maintiendrait tout au long de la vie.
Le narcissisme primaire englobe le stade oral du développement de la personnalité selon Freud
« Les interactions précoces mère-enfant : le stade oral
C’est par la qualité des soins de sa continuité, de la fiabilité de la relation avec la mère que l’enfant pourra avoir une bonne image de lui même.
:
Relation symbiotique
La pulsion sexuelle du nourrisson s’établit par un investissement initial auto-érotique : la sensation de plaisir passe par l’excitation de la cavité buccale et des lèvres. Son besoin fondamental de nourriture est satisfait par la relation à la mère, via le sein ou le biberon. L’agressivité est un instinct et un comportement d’auto-défense ou d’autoconservation (succion et morsure du téton).
Incorporation – Introjection – Identification
Le stade oral est aussi le temps de l’incorporation qui consiste à se procurer du plaisir en faisant pénétrer un objet en soi, le détruire et s’assimiler les qualités de cet objet en le conservant au dedans de soi.
L’incorporation est l’équivalent de l’introjection et l’identification qui permet de s’assimiler les qualités de l’objet avec en toile de fond l’élaboration fantasmatique (hallucination de l’expérience antérieure de plaisir. C’est une réminiscence associée à un sentiment de réalité).
Le fantasme est aussi défini comme un scénario imaginaire mettant en scène les désirs conscients, inconscients de celui qui l’élabore. Il se manifeste souvent par les rêves.
Le processus d’individualisation-séparation
Angoisse de séparation :
La relation mère-enfant est une relation symbiotique préobjectale car l’enfant parvient difficilement à discriminer ce qui vient de lui et ce qui vient de la mère jusque vers l’âge de 6 mois. Puis la mère est peu à peu perçue comme une personne différente avec l’acquisition de la perception de la non-coïncidence entre les besoins et les désirs de l’enfant et ceux de sa mère et il s’en suivra une interaction entre les deux partenaires et l’ouverture vers la symbolisation des relations qui se traduira par :
· Le sourire : qui est un signe, une valeur de communication
· Les pleurs : pour exprimer sa faim dans un premier temps. Puis vers 8 mois, les pleurs serviront à exprimer son angoisse de séparation ou d’abandon : c’est l’angoisse du 8me mois où l’enfant reconnaît et différencie sa mère de lui et des autres « étrangers ». Il y aura une réaction d’agressivité qui est projetée sur l’étranger afin de protéger sa mère et de conserver avec elle une relation privilégiée et absolue.
Projection :
La projection se met en place dans le processus d’individuation-séparation. L’enfant projette son agressivité vers l’étranger (pour lui, c’est l’étranger l’agresseur).
Elle intervient également dans toutes les relations de l’individu avec autrui. Mécanisme psychique, elle est inhérente à l’être qui voit le monde avec ce qu’il est, sa propre réalité. La vie, en générale est faite de projections qu’il s’agit de reconnaître » (La pratique relationnelle et l’aide à la personne)
Narcissisme secondaire sain et de développement
Selon, D. Winnicott pour s’épanouir, l’enfant doit développer un « narcissisme sain ». Pour cela l’enfant doit sentir qu’il est apprécié comme « bonne personne ». Le narcissisme est selon Winnicott, « ce qui permet à l’individu de se respecter tout en étant capable de maintenir une bonne relation avec le monde extérieur ».
Ainsi donc le narcissisme secondaire établit le fondement de l’estime de soi et coexiste avec l’amour objectal »..
L'estime de soi dépend du regard qu'ont porté nos parents sur nous depuis notre naissance.
L’estime de soi s’articule également avec l’idéal du moi qui se construit en s’identifiant aux 2 parents
Cet idéal du Moi est forgé par la morale venant d’abord de l’autorité et des exigences des parents, puis des autres intervenants dans l’éducation de l’enfant et enfin, de la société en général dans laquelle l’enfant vit.
La formation du moi est liée à l’identification à des objets privilégiés : parents, adultes tels que maître d’école, camarades, héros romanesques,… L’identification offre l’avantage de permettre le renoncement total ou partiel à une relation avec un objet(« posséder, avoir c et objet ») au profit d’une assimilation de l’objet ou de l’une de ses qualités(« ressembler, être à l’image de cet objet ») Pour se faire il y a retour sur soi de l’énergie pulsionnelle de l’amour porté à des objets extérieurs
L’investissement narcissique c’est l’investissement dans la libido d’objet ou dans le rapport à l’autre qui est vu au départ comme une partie de soi pour être ensuite reconnu comme différencié.
Le narcissisme sain est comme le narcissisme primaire, c'est-à-dire un narcissisme de développement.qui permet à la personne de s’estimer, s’apprécier, croître dans le bon sens, c'est-à-dire dans le sens de toutes ses potentialités « Rogers a développé le concept de la « tendance actualisante » en constatant que l’être humain possède en lui toutes les potentialités de son développement positif, constructif et toutes les ressources pour s’auto-actualiser à la situation et à la réalisation de soi pour un meilleur épanouissement et fonctionnement. »(La pratique relationnelle et l’aide à la personne)
jeudi 7 octobre 2010
RELATION D'EMPRISE ET SYNDROME D'ALIENATION PARENTALE
Un enfant est une cible facile
Contextes le plus souvent observé lors d’accusation de SAP
« souffrir de dépendance (à l’égard de l’ancien conjoint, du nouveau ou de l’enfant);
-manifester de la rigidité, ne penser qu’à soi, manquer de sens des responsabilités, manifester un niveau élevé de suspicion et de critique;
ne pas protéger les enfants du conflit;
Cet énoncé n’identifie pas le type de personnalité selon les comportements observés. Cependant on peut en dégager 2 lignes principales de comportements :
L’une se situe sur un registre de comportements rigides, interprétatif, menaçant ;
l’autre sur le registre de comportements de types abandonniques ou dépendants.
- les fausses allégations d’abus divers,
- la réaction de peur des enfants,
- la détérioration de la relation depuis la séparation »
Elle cite aussi Dorey qui détermine deux types de personnalités responsables de relations d’emprise : les pervers et les obsessionnels, ainsi que. Racamier qui évoque pour sa part les pervers narcissiques
Parent surprotecteur
« Le parent surprotecteur se figurera qu’il est le seul bon » parent… »
« .. est convaincu de la nocivité potentielle de l’autre parent… »
« … atteint d’une fragilité narcissique…Ce parent aura tendance à mettre l’enfant dans un cocon pour qu’il ne lui arrive rien ».
« Le parent aliéné sera considéré comme trop autoritaire, ou trop faible, ou le nouveau conjoint ne trouvera pas grâce aux yeux du parent aliénant, bref ce dernier trouvera toujours quelque chose qui n’ira pas et qui constituera une justification suffisante de rejet… »
« Le parent aliénant se considère comme le seul bon parent, parfait, et multiplie les signes auprès de l’entourage pour être reconnu comme tel. Le modèle psychiatrique le plus proche est l’hystérie…».
La lutte contre la dépression par un comportement « extrêmement revendicateur » serait une autre motivation inconsciente possible.
Le parent paranoïaque vit dans la peur de l’autre parent et du mal potentiel qu’il peut faire aux enfants. Il sera le premier à accuser l’autre parent de toutes sortes de sévices imaginaires, d’un comportement violent ou totalement inadapté. Il se montrera également très habile devant les tribunaux et pour rallier les anciens cercles d’amis communs à sa cause.
Le pervers narcissique est le plus redoutable. Familier des relations perverses, il utilisera les enfants pour atteindre l’autre à un degré plus ou moins fort. Son but est de détruire, et tous les moyens sont bons. Tout a commencé bien avant la séparation… »
L’article sur « le schéma de la relation d’emprise » que j’ai publié précédemment reprend la définition de Dorey sur l’emprise et analyse la personnalité obsessionnelle, perverse et paranoïaque décrite par M F Hirigoyen dont je vous livre ici un extrait.
Pour moi la personnalité de type abandonnique ou dépendantes se rencontrent dans les états limites ou border line, et s’inscriraient assez facilement dans ce schéma de parent aliénant.
Quant à la personnalité hystérique, je laisse le débat ouvert, et je m’en remet à vos observations et serais heureux d’en discuter..
Cependant il est vrai que la relation entre une mère et son enfant est une relation privilégiée et qu’aucun père ne pourra égaler la limite entre attachement pour l’enfant et emprise violente est ténue.
Il répondra aux besoins de l’autre, pas à son besoin organismique profond, c’est à dire à la satisfaction ou à l’insatisfaction globale qu’il éprouve réellement à l’égard de son expérience.
La mère a donc une relation privilégiée avec l’enfant et peut acquérir de ce fait une position de toute puissance à l’égard de celui-ci. On comprend mieux que lors de blessures narcissiques sévères, la mère peut, à travers l’affection, l’amour porté à l’enfant comme si en étant aussi proche de l’enfant elle pouvait réparer sa souffrance venue de son passé le plus lointain : son enfance. Si cette relation est trop exclusive, elle devient fusionnelle et alors s’apparente à la relation d’emprise, qui, je le rappelle exclut l’altérité de l’autre.
mardi 5 octobre 2010
SYNDROME D'ALIENATION PARENTALE OU DIFFICULTES DE CONTACT?
Cependant, cette tendance à impliquer l’enfant dans le conflit parental peut tourner à une véritable manipulation en déchirant, voire détruisant l’image de l’autre parent. L’objectif final étant son éradication et sa mort psychologique par un mépris total de son existence.
Cette manipulation porte le nom de syndrome d’aliénation parentale et c’est Richard A. GARDNER pédopsychiatre américain qui a introduit les termes « aliénation parentale » et « syndrome d’aliénation parentale » en 1985 pour décrire le comportement de rejet et de haine de l’enfant d’un des 2 parents après un divorce hautement conflictuel. Ce comportement serait induit par le, parent aliénant qui agit en manipulant l’enfant contre son ex en combinant « programmation, c'est-à-dire lavage de cerveau et l’implication de l’enfant dans le conflit parental en rejetant et dénigrant le parent aliéné. Sa définition se fonde principalement sur les comportements ou les caractéristiques du parent aliénant
Voici sa définition : « Le Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) est un trouble de l’enfance qui survient presque exclusivement dans un contexte de dispute concernant le droit de garde de l’enfant. L’enfant l’exprime initialement par une campagne de dénigrement à l’encontre d’un parent, cette campagne ne reposant sur aucune justification. Le SAP résulte de la combinaison de la programmation du parent endoctrinant (lavage de cerveau) et de la propre contribution de l’enfant à la diffamation du parent cible. Lorsqu’un abus et/ou une négligence parentale existent vraiment, l’animosité de l’enfant se justifie et ainsi l’explication de ce comportement par le syndrome d’aliénation parentale ne s’applique pas. »
Donc il y a un trouble de l’enfance
Dispute au sujet du droit de garde
Une campagne de dénigrement exprimé par l’enfant sans aucune justification
Combinaison d’une programmation (lavage de cerveau) et la contribution de l’enfant à cette campagne de diffamation du parent cible.
ANALYSE DE LA PERTINENCE DU SYNDROME D’ALIENATION PARENTALE
Le SAP est un sujet explosif et constitue une arme redoutable, dans les contextes de « guerre parentale » après un divorce conflictuel.
Les critiques sur Gardner se sont abattues s’agissant du SAP car l’on manque de recul et d’études scientifiques précises pour argumenter ce syndrome qui est de ce fait l’objet de polémiques et de contrevorces
Ce syndrome est absent du DSM IV, manuel de classifications internationales des troubles psychiatriques.
Des organismes professionnels reconnus affirment qu’ on ne peut considérer le SAP comme un syndrome, car il ne comporte pas de symptômes généralement reconnus et vérifiés empiriquement.
D’après certains détracteurs, Gardner a pris des positions extrémistes sur les déviances sexuelles (viol, inceste, pédophilie) jugées scandaleuses. En effet, il a justifié ces déviances par des théories insensées
Pour d’autres, favorables à la définition du SAP de Gardner, les propos sur ses positions extrémistes serait tendancieux car leurs positions seraient tirées d’un article de Gardner sur lesperversions, où l’auteur développe la notion de « l’enfant est un pervers polymorphe » définie par Freud ; d’évoquer la sexualité de l’enfant dans une société très puritaine, d’appeler à la tolérance dans les comportements sexuels adultes (notamment vis-à-vis des homosexuels) tout en condamnant fermement la pédophilie, le viol, et toute sexualité contrainte.
Cependant, en France ce syndrome est de plus en plus utilisé pour être reconnu auprès des tribunaux.
Pour la première fois le SAP a été reconnu par le TGI de Toulon le 4/06/2007
Une thèse en médecine a été présentée à Lyon le 22 octobre 2008 et plaide en faveur du SAP qui est « … un processus d’emprise de l’un des parents sur les enfants, dans le but d’éliminer l’autre, et ce, avec la complicité des enfants… »
Carol JONAS, psychiatre des hôpitaux, chef de service au CHU de TOURS, docteur en Droit, expert près la cour d'appel d'Orléans arrive aux conclusions suivantes :
« La formule : syndrome d'aliénation parentale est de plus en plus souvent utilisée devant les tribunaux, notamment à l'occasion de ruptures conjugales. Elle a été introduite par un pédopsychiatre américain en 1986. Depuis lors elle n'a jamais fait l'objet d'un consensus et ne repose sur aucune théorie scientifique reconnue. Le diagnostic, selon les défenseurs de ce syndrome, repose uniquement sur des manifestations prêtées à l'enfant allant d'une campagne de rejets et de diffamations, à des rationalisations absurdes en passant par une absence d'ambivalence normale chez l'enfant ou encore une hostilité marquée entre tous les membres de la famille du parent rejeté. L'étude de la littérature sur ce syndrome révèle qu’ aucune enquête sérieuse n'a été réalisée avec des outils diagnostiques reconnus permettant de déceler chez le parent aliénant un type de personnalité qui pourrait expliquer la manipulation et 'l'utilisation de l'enfant ».
Il souligne le fait que ce syndrome met en exergue le comportement de l’enfant mais oublie de parler du type de personnalité du parent manipulateur ou aliénant.
Le débat en France sur ce sujet est loin d’être clos et il est l’objet de vifs polémiques entre féministes et associations de pères. Il se retrouve obligatoirement devant le Tribunal qui ne peut ignorer ces accusations.
Un mémoire a été publié au Canada intitulé « Gérer les difficultés de contact : une approche axée sur l’enfant »
Préparé par Rhonda Freeman, Familles en transition, Family Service Association of Toronto et adressé au Ministère de la Justice du Canada lequel lui a demandé de fournir une évaluation critique de cette documentation afin de déterminer si l’aliénation parentale est un concept utile et généralement accepté
Ce mémoire pose la question de l’utilité du syndrome d’aliénation parentale (SAP) et des autres explications proposées à l’égard de l’aliénation. Il constate que les termes « aliénation parentale » et « syndrome d’aliénation parentale » sont de plus en plus utilisés devant les tribunaux, et que ces étiquettes favorisent la tension entre les parents et créent des conflits. Ces termes n’aident pas particulièrement à favoriser la solution des différends dans l’intérêt supérieur de l’enfant, mais au contraire ne tiennent compte ni des besoins ni des souhaits des enfants
D’ autre part la proposition de Gardner voulant que les comportements aliénants soient assez probants pour être considérés comme un syndrome aux fins du diagnostic a trouvé peu d’appui au sein des spécialistes et engendre toujours un débat au sujet de l’exactitude de cette étiquette.
Aussi, afin d’avoir un éclairage plus juste sur ce sujet, les travaux de ce mémoire préfèrent utiliser le terme : « difficultés de contacts » :
« L’aliénation, qui ne représente qu’un aspect de la nature complexe des relations enfant-parents après le divorce est souvent la forme extrême d’une hostilité constante entre parents séparés. Lorsque les enfants deviennent aliénés d’un parent, l’hostilité qu’ils ressentent se traduit souvent par une opposition forte et tenace à ce parent. En conséquence, le ministère de la Justice a accepté d’élargir sa demande initiale pour que nos travaux englobent ce que nous appelons les difficultés de contact. Nous sommes d’avis que ces difficultés sont un phénomène qui fournit une image plus complète des enjeux pour les enfants et des façons de répondre à leurs besoins ».
Il note également que ces difficultés de contact ont été décrites par Reich en 1949 ;:
« La première mention des difficultés de contact enfant-parents dans la documentation semble être attribuée à Reich, dont des écrits remontant à 1949 traitent de parents qui cherchaient à se venger de leur conjoint en le privant du plaisir du contact avec leurs enfants ».
L’expression « difficultés de contact » me plait. En effet, pour qu’une relation ait lieu, il faut établir un contact psychologique entre les2 personnes, l’enfant qui est perturbé par le conflit parental
L’enfant en souffrance, généralement, s’isole et la communication s’altère… dans une désespérance d’être entendu, compris.
Ce contact peut être simple dans un premier temps : un signe, un sourire, un visage triste, un geste …un mouvement du corps. C’est un contact non verbal qui est un signe émettant un message et réalisant un lien entre les deux personnes.
Ce peut être aussi un contact verbal, ou les deux à la fois.
Le contact permet de communiquer, de s’approcher l’un de l’autre par les signes, les mots.
Ainsi, la connexion le contact crée la rencontre, la relation.
De par sa souffrance, son mal être, l’enfant est fragilisé, perturbé et se trouve dans un état d’incongruence, c’est à dire qu’il n’arrive pas à avoir une vision juste de sa situation, son jugement est faussé de par son état.
Ce mémoire est très intéressant à plus d’un titre, à savoir que le terme de Syndrome d’Aliénation Parentale alimente le conflit qui devient stérile. Que ce terme ne tient pas compte des besoins et souhaits des enfants.
Je vous en livre, ci-dessous, quelques extraits.
« Le terme « difficulté des contacts » signifie plus que la simple aliénation et les comportements aliénants; il représente plutôt tout changement néfaste dans la relation enfant-parents après le divorce. Il y aurait difficulté de contact lorsque les occasions où un parent et un enfant se voient ou échangent sont moins fréquentes ou moins satisfaisantes qu’avant la séparation du couple. La dynamique des difficultés de contact est complexe et nécessite un examen minutieux des facteurs liés à l’enfant, à ses parents et à la situation de la famille après le divorce …
…Certains enfants semblent être capables de résister à l’aliénation des parents quelle que soit l’intensité de la campagne de dénigrement (Warshak, 2002). Cependant, le refus d’un enfant à passer du temps avec un parent non résidentiel après le divorce peut aussi représenter « … un extrême dans le continuum de ses tentatives pour survivre aux conséquences de la perturbation familiale » (Racusin et al., 1994 : 793). Les enfants peuvent exprimer ouvertement leur haine ou leur aversion pour un parent. D’autres peuvent refuser de lui parler ou de passer du temps avec lui. Leur haine contre le parent rejeté peut être implacable. Selon Thayer et Zimmerman (2001), les enfants ne font preuve d’aucune culpabilité ni bouleversement, ou presque, face à ces comportements. Leurs explications semblent répétitives et peuvent avoir l’air toutes faites. Leurs croyances semblent s’imbriquer avec celles du parent avec qui ils vivent. Les enfants décrivent les événements d’une façon restreinte et absolue et, souvent, ils connaissent bien toutes les « affaires du parent » et répètent cette information. Ney et Blank (en préparation : 3) signalent le dilemme pour l’enfant de la manière suivante : « l’enfant est la seule personne dont on attend qu’elle puisse dépasser le conflit, demeurer neutre et tolérer les tensions, mais c’est lui qui est le moins capable de le faire...
..La résistance de l’enfant (c.‑à‑d. la crainte ou le fait qu’il n’aime pas un parent, des antécédents de mauvais traitements) peut être justifiée. Sa réaction peut être influencée par son stade de développement. Elle peut représenter une importante stratégie de survie pour l’enfant qui tente de faire face aux changements dans sa famille, de s’assurer de l’affection continue d’un parent ou de réaliser un fantasme de réconciliation en manipulant les situations afin de tenter de réunir ses parents. Les enfants qui connaissent des difficultés de contact peuvent ne plus savoir lequel des deux parents croire (Johnston, 1993; Lewis et Sammons, 1999; McDonough et Bartha, 1999; Warshak, 2002)…
..Lorsqu’il y a difficulté de contact, les réactions des enfants varient, allant de l’agression au retrait et à la dépression. Les enfants peuvent sembler inquiets, hésiter à exprimer de l’affection et connaître certaines difficultés à l’école et dans leurs relations avec leurs camarades. Les plus vieux peuvent être plus rebelles et, parfois, faire abus d’intoxicants (Stahl, 2000). Certains enfants éprouvent une douleur affective, semblent très seuls, n’ont plus de lien avec un parent et ont une vue faussée de la réalité (Gould, 1998).
Racusin et al. (1994 : 799) indiquent que les enfants qui refusaient de passer du temps avec un parent non résidentiel avaient tendance à être les plus âgés ou les enfants les plus âgés et vivant toujours à la maison. Ce groupe d’enfants était aussi plus susceptible d’avoir « … au moins un parent qui avait des problèmes fonctionnels significatifs ou une psychopathologie ». Dans leur échantillon, les filles étaient plus susceptibles que les garçons d’être « réfractaires ». Selon les données de Smart et Neal (2000 : 167), les enfants invités à passer du temps avec un parent qui faisait preuve de peu d’intérêt pour eux trouvaient des moyens de réduire la durée des contacts…
….Les conflits non résolus entre les parents sont souvent signalés comme facteur déterminant dans la relation enfant‑parents. Du point de vue de l’enfant, lorsque survient un conflit en matière de contacts, il transforme souvent la relation enfant-parents en « obligation planifiée », selon les dires de Nicholson (2002a). Les bienfaits de cette relation s’étiolent lorsque l’enfant vit le drame mettant aux prises ses parents….
..Comme le notent Garrity et Baris (1994), les relations difficiles peuvent s’installer longtemps avant la séparation….
…Par ailleurs, le contact continu peut ne pas être toujours conforme à l’intérêt supérieur de l’enfant. C’est le cas si le parent non résidentiel est peu fiable, si l’enfant est continuellement exposé au conflit et à l’hostilité parentale, s’il est maltraité et s’il y a lutte de pouvoir continuelle entre les parents. Les défenseurs des droits des femmes ont aussi indiqué que le contact continu entre les enfants et les parents non résidentiels peut compromettre la sécurité des victimes de la violence faite aux femmes et celle des enfants témoins (Landau, 1995)…
..Un problème qui est souvent oublié et qui a de profonds effets surtout sur les enfants, c’est l’abandon par un parent…
…Les participants à la consultation des jeunes au sujet de la Loi sur le divorce voient dans cet abandon l’un des aspects les plus pénibles du divorce (Freeman et Freeman, 2001)….
…Dans certains cas, des relations minimales ou inexistantes enfant‑parent correspondent à l’abandon de l’enfant par un parent..
…Williams (1990) conclut que les pires situations sont celles où un parent abandonne l’enfant. En pareil cas, celui-ci peut devenir déprimé et même suicidaire. L’estime de soi est affaiblie et le manque de confiance peut s’installer. Cela peut susciter des difficultés à nouer des relations d’adulte parce que l’enfant a des occasions limitées de connaître des modèles de relations saines, ce qui est un thème noté par Wallerstein et al. (2000)…
…Les variables liées aux enfants, qui influent sur les contacts, sont l’âge et le stade de développement de l’enfant au moment de la séparation et la mesure où celui-ci perçoit le contact comme un obstacle à ses activités et habitudes (Smart, 2002). Les variables liées aux parents comprennent la nature et l’ampleur de leur relation avant la séparation, leur capacité à régler les problèmes de perte et de tristesse, l’alcoolisme et la toxicomanie, le degré d’intérêt pour l’enfant, les problèmes de santé mentale, la classe sociale, le revenu et la situation d’emploi du père…
…Dans l’optique de l’enfant, les contacts deviennent « … le transfert d’une relation en une obligation planifiée » (Nicholson, 2002a : 4). Le conflit constant entre les parents est un problème pour les enfants qui peuvent déceler le rapport entre le conflit et la relation (Freeman et Freeman, 2001)…
…Dans leur étude très révélatrice, les enfants soulignent que la qualité de leur relation avec les parents et le style parental étaient plus importants que les modalités réelles des contacts (à notre avis, cela mérite plus de recherche). Les auteurs concluent que les enfants veulent des parents qui s’occupent d’eux, qui leur parlent, qui les protègent contre les conflits et qui sont souples en ce qui concerne les modalités des contacts…
… les enfants disposent rarement d’un moyen sûr et significatif de se faire entendre dans le processus du divorce. Smart (2002 : 318) note que l’aspect le plus pénible pour les enfants est de ne pas avoir la mainmise sur leur propre vie. Ainsi, elle écrit :
…les enfants ont dû rétablir leurs relations avec leurs parents, ce qui dépendait en grande partie de la confiance et de la chaleur existant avant la séparation, puis de la qualité du comportement parental par la suite. La majorité des enfants ont clairement exprimé qu’ils ne voulaient pas être forcés à faire des choix, mais qu’ils voulaient avoir la possibilité de s’exprimer et savoir ce qui se passait… »
Le mémoire conclue qu’il est plus efficace de cerner les comportements parentaux qui influencent les relations après le divorce que d’utiliser l’expression syndrome d’aliénation parentale (SAP). Car La compréhension des comportements problématiques des parents ce qui mine ou entrave la relation, « fournit une base d’intervention auprès. de ceux-ci et aide aussi à clarifier le genre de soutien dont les enfants peuvent avoir besoin ».
Je vous ai livré quelques extraits de ce mémoire, qui, j »espère, vous incitera à le consulter et à le lire dans son ensemble.
Ce mémoire dénonce l’emploi des termes « aliénation parentale » et « syndrome d’aliénation parentale » qui alimentent le conflit et ne tiennent compte ni des besoins ni des souhaits des enfants lesquels ne correspondent pas toujours avec ceux des parents.
Cependant, actuellement il n’y a pas d’autre terme que celui « d’aliénation parentale qui peut le mieux exprimer la manipulation, l’emprise d’un des deux parents (le parent aliénant) sur l’enfant.
jeudi 22 juillet 2010
Victime de l'emprise de sa mère
Je publie aujourd’hui le commentaire d’une femme de 51 ans qui souffre au plus profond d’elle-même du comportement dévalorisant, destructeur de sa mère et de son frère.
Je ne peux lui répondre directement car elle ne m’a pas laissé son adresse mail.
Ce commentaire semble être un appel à l’aide. Malgré le manque d’information sur son histoire personnelle je publie, ci-dessous, sa souffrance afin qu’elle soit écoutée, entendue et comprise.
« Bonjour,
Je suis une femme de 51 ans, j'ai coupé les ponts avec ma mère et mon frère il y a plus de 2 ans, je ne pouvais plus supporter les insinuations, les brimades, les moqueries, reproches depuis toujours.
Rien n'était jamais bien pour eux venant de moi .... l'amour de ma mère pour mon frère, le portant haut et vis versa l'amour et le respect de ma mère envers la femme de mon frère "ma chérie, par-ci, ma chérie par là devant moi" alors qu'elle ne m'a jamais témoigné d'affection, de respect, de petits mots gentils ...
Juste avant le clash, j'avais eu une conversation avec ma mère qui semblait comprendre et même dire qu'elle était désolée avec la larme à l'œil .... Et j'ai cru qu'elle avait compris, mais non, le lendemain, elle recommençait ... Elle reprenait la femme de mon frère par les épaules avec plein d'égards ....elle voyait que ça me faisait mal, mais faisait mine de l'ignorer, ça la faisait même sourire de voir mon visage meurtri.
Et c'est seulement lorsque j'allais vraiment mal qu'elle voulait m'aider, qu'elle se montrait gentille et dès que je relevais à peine la tête, elle me redonnait le coup de grâce, me faisant culpabiliser sous le couvert du sourire jubilatoire... je ne comprenais pas son jeu et celui de mon frère qui était identique ....
Je suis actuellement en thérapie chez un psy, je sais que je suis une victime, que je les ai laissés me maltraiter par peur de je ne sais quoi ? Ils me faisaient perdre tous mes moyens car tout était broutilles pour eux ..
ILs me disaient les choses en souriant, en se regardant tous les deux...et pour eux, j'étais parano, susceptible ... et eux passent pour des personne bienveillantes, gentilles. La famille, les amis n'y voient que du feu, j'ai expliqué à certains, et ils me condamnent et les plaignent.
Aujourd'hui, je me sens à nouveau détruite : Mon frère est revenu à la charge dans 2 emails. Dans l'un il se montre très gentil, si bien que j'ai eu de la compassion et 2 jours après, il se montre cruel, appuyant sur tous les points sensibles qu'il a pu pour m’atteindre. Je ne pensais pas, mais ça m'a atteint intérieurement.
Sur la colère, je lui ai répondu que je coupais les ponts définitivement grâce à lui....etc...
Aujourd'hui, je suis encore plus détruite, je ne mange plus, je ne dors plus, je suis très mal, crise d'attaques de panique .... Déjà que la rupture est quelque chose de très dure pour moi, là, c'est le bouquet ! Et je me demande parfois, si je ne ferais pas mieux de retourner vers eux, tant pis, juste histoire de moins me sentir coupable !! Et ensuite, je me dis que je ne pourrais plus les entendre, ni voir leurs mimiques car je les connais trop et le fait de les avoir mis à distance durant plus de 2 ans, tout m'est apparu encore plus fort...
Tout est très clair devant moi et pourtant, je souffre terriblement, j'en ai marre de ne pas me sentir forte au point de les ignorer ... IL faut dire que nous habitons à 1km à 5 kms les uns des autres et que je n'ai plus la possibilité de déménager. Je viens d'emménager il y a seulement 2 ans en partie parce qu'ils m'ont fait croire que revenir près d'eux serait une bonne chose pour nous tous, ils m'ont appâtée de loin car à ce moment là, nous étions à plus de 60 kms. J’ai cru à leur belle histoire de famille, ils ont su me convaincre .....
J'ai résumé au mieux, mais j'aurais tellement de choses graves à révéler !!! Merci de me lire. »
Chère Madame,
Apparemment vous avez toujours été dévalorisé par votre mère et votre frère, se faisant complice de celle-ci, s’y est mis aussi.
Vous êtes victime de violence psychologique que j’ai décrite dans l’article : DEFINITION DE LA VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE dont l’intention de nuire est ici évidente.
Ils savent que leurs propos vous touchent au plus profond de vous-même, mais ils continuent inlassablement à vous martyriser psychologiquement.
Malgré votre âge, vous êtes victime de maltraitance de l’enfant. Et ce, depuis votre plus jeune âge je suppose. C’est la douche froide, avec un coup je t’accepte, un coup je te rejette. Recevoir l’amour MATERNEL pour un enfant est primordiale pour son développement affectif.
Cet amour sans cesse recherché fait que vous essayez de vous conformer à ses exigences en vous oubliant totalement. Vous oubliez de prendre soin de vous, du choix de vos désirs par peur d’être rejetée par votre mère, de ne plus avoir son amour.
Votre mère agit avec perversité, vous manipulant, aidée en cela par un complice : son fils.
Ils vous ont complètement déstabilisée par leur comportement. Vous êtes en état de choc émotionnel qui peut se comparer à l’état de choc post-traumatique.
Ils vous détruisent psychologiquement et vous vous sentez coupable ? Coupable de quoi ? Vous dites qu’ils vous ont appâtée.
VOTRE MERE EST TOXIQUE.
En effet, c’est le mot juste ; Pour moi cela s’apparente à l’emprise que j’ai décrite sur mon blog. L’emprise mène à la fusion qui ne reconnaît plus le droit d’être un sujet autonome et dont l’altérité est niée
Votre mère veut exercer son emprise sur vous afin de vous posséder, que vous lui soyez soumise, à sa merci. Mais de quelle emprise s’agit-il ? Il serait intéressant de connaître sa personnalité.
Il faut reprendre confiance en vous, apprendre à vous valoriser, vous estimer, bref à vous renarcisser.
Pour cela vous devez mettre des distances avec votre environnement qui vous détruit. Il faut couper le lien qui vous retient prisonnière, puisque ce lien est pathologique.
FUYEZ, FUYEZ ET QU’ILS NE VOUS RATTRAPENT PLUS.
Il court il court le furet, le furet du bois jolis. Il est passé par ici, il repassera par là, là, où…….
mardi 20 juillet 2010
EMPRISE OBSESSIONNELLE
LA PERSONNALITE OBSESSIONNELLE
La personnalité obsessionnellene doit pas être confondue avec la névrose obsessionnelle décrit par Freud que l’on nomme aujourd’hui trouble obsessionnelle compulsif ou « TOC ». C’est un vrai trouble mental dont les pensées obsessionnelles génèrent de l’angoisse de plus en plus invalidante. Pour faire barrage à ces angoisses, elle met en place tout un scénario, un cérémonial qu’elle s’oblige à exécuter. C’est ce qui est appelé « compulsion » de répétition. Cela vient parasiter sa vie.
Selon Freud les pulsions de vie (amour) et de mort(haine) qui existent en chacun de nous sont dans la névrose obsessionnelle en conflit car il y a prédominance des tendances destructrices. Celles-ci ne peuvent être refoulées dans l’inconscient et c'est ce mécanisme qui produit l'angoisse laquelle est combattue par des pensées compulsives…..Il s’ensuit angoisse, insomnie, syndrome anxio-dépressif....
La personnalité obsessionnelle ne souffre ni d’angoisse, ni de TOC , mais son schéma de fonctionnement est caractérisée avant tout par le contrôle, la rigidité, l’entêtement, l’autoritarisme, le doute, l’indécision, le sadisme.
Il ne peut lâcher-prise. Il est dans l’intellectualisation de la pensée et privilégie la logique, le raisonnement et l’analyse au détriment de ses émotions
C’est une forme particulière de la peur qui fixe et qui retient .C'est une déviance de l'esprit discipliné dont le comportement se rigidifie, se ritualise. Il est dans une quête sans fin de sécurité qui l'empêche de lâcher prise, il ne peut être que dans le contrôle, et rester hyper-vigilant.
Il s'implique énormément dans son travail aux dépens de ses loisirs et des relations humaines. En effet, cette implication s’explique par le fait que la confiance dans la perfection de ses collaborateurs est limitée.
Il s’oblige à tout contrôler car il est en même temps très rigide, très perfectionnistes. Il lui est très difficile de déléguer des tâches ou même de travailler en équipe, car il voudrait que tout le monde travaille à sa manière.
Il est très rigide, scrupuleux sur les questions de valeur, de morale.
- Il a du mal à jeter des objets, même sans valeur marchande ou sentimentale.
- Il est plutôt avare et a tendance à économiser l'argent car il anticipe des difficultés futures.
Sur le plan personnel c’est une personne très difficile à vivre ; elles sont très exigeantes, dominatrices, égoïstes, avares, vérifient tout car pensent que leur façon de faire est la meilleur ; elles ont besoin de contrôler, argumenter.
L’EMPRISE
Séduction dans le partage d’idéaux.
Avant la mise en place de l’emprise il y a bien sûr l’établissement d’un lien qui se crée par l’attirance de l’un vers l’autre, comme dans toute relation qui débute. C’est voir l’autre de façon sublimée, avec des qualités certaines.
C’est avant tout une relation d’objet qui se met en place avec une opération de séduction en étant toujours disponible, en proposant des choses à faire ensembles afin de le sentir proche et aimant en l’influençant pour le posséder. Tout deux partagent les mêmes idées et idéaux et ont le sentiment d’appartenir au même univers.
Un lien puissant se tisse.
La personnalité obsessionnelle (ayant une fixation au stade sadique-anal du développement de la personne) veut tout maîtriser sur le mode de la rétention, du contrôle des fèces. Lui seul décide, l’autre n’existe pas en tant que sujet désirant, mais en tant que chose contrôlable, manipulable afin de le posséder totalement.
La fusion est recherchée. Cela devient une relation fusionnelle. L’autre n’existe plus en tant que sujet désirant, son altérité est niée, tout comme chez le pervers narcissique. L’autre ne doit faire qu’un avec lui.
Il s'agit, écrit Dorey "de ramener l'autre au statut d'objet entièrement assimilable" Le sujet, chosifié par l'emprise qui est exercée sur lui, devient alors support de l'illusion que la différence n'est pas.
Il exerce son emprise d’abord par une influence insidieuse, par un contrôle permanent et par des intrusions répétées dans son espace personnel et dans son intimité.
Cette emprise se poursuit par la contrainte et la prise du pouvoir en obligeant l’autre à agir comme il l’entend, en pensant selon des normes qu’il lui impose. C’est un véritable despotisme.
Il a tendance à s’opposer ou à contrarier les projets autres que les siens propres, à argumenter à l’infini et à entraver toute initiative étrangère. Son emprise est totalitaire en exerçant une domination absolue. Celle-ci est assurée essentiellement par la force.
La victime de l’obsessionnel peut réagir soit en se révoltant ou par la soumission.
L’obsessionnel peut se culpabiliser de son comportement et il sera donc dans la réparation si le conjoint se révolte. Mais avant la réparation si le conjoint essaie de se détacher de cette relation fusionnelle, de prendre des distances, de décider par elle-même, l’obsessionnel peut se déchaîner par une violence verbale, par des gestes agressifs, contenus, en culpabilisant la victime.
L’acceptation de la domination aboutit, elle, à une emprise totale sur la victime, asservissement qui n’évite cependant pas que continue l’entreprise de destruction qui l’accable par un laminage quotidien et un contrôle incessant qui épuise. C’est une entreprise de destruction psychologique car l’autre ne peut être différent de lui.
La toute puissance obsessionnelle de la pensée.
L’enfant, au stade anal, vers 2ans, commence à vouloir maîtriser, contrôler son entourage. Mais , hélas, il n’a pas encore la maîtrise du langage, sauf quelques rudiments, tel que : « papa, maman,…..melde…. ». Cependant sa pensée commence à s’élaborer plus vite que la parole. Aussi, pour arriver à ses fins il utilise la pensée qui doit être comprise par son entourage en montrant par des gestes ce qu’il veut, sinon il rouspète, crie, pleure jusqu’au moment où on lui cède. Il n’a pas besoin de parler pour être compris.
La personnalité obsessionnelle reconnaît l’autorité du père.
Contrairement à la toute puissance du Pervers narcissique ( qui se place comme la seule autorité, comme un Dieu Tout Puissant ayant pris la place de l’autorité de son père et possédant ainsi le phallus), l’obsessionnel croit en la toute-puissance de sa pensée, que celle-ci se réalisera grâce à un processus ritualisé de sa pensée.
La toute-puissance obsessionnelle se fait aussi à l'aide de gestes magiques. C'est la magie incantatoire. Il croit en la pensée magique afin de pouvoir s’assurer de contrôler le monde qui l’entoure et de le maîtriser.
Cela lui permet d’avoir l’emprise sur le monde extérieur en l’exerçant par la maîtrise, le contrôle et la contrainte..
vendredi 18 juin 2010
SCHEMA DE FONCTIONNEMENT DE LA RELATION D'EMPRISE
Avoir l’emprise sur quelqu’un c’est, dans le langage courant, avoir de l’influence, de l’ascendance sur quelqu’un en le dominant moralement, intellectuellement et spirituellement.
Il y a dans toute relation, comme dans la relation de couple, par exemple, un peu d’emprise normale, fonctionnelle qui est nécessaire pour séduire, influencer, posséder, pour sentir son conjoint proche et aimant. Mais attachement ne signifie pas asservissement.
La relation d’emprise devient pathologique quand celle-ci devient le mode de relation exclusif et récurant de personnalités particulières qui seront décrites ci-dessous. Ces personnalités ne respectent plus le libre-arbitre de l'autre, son altérité, son désir. Sa liberté de choix ne lui appartient plus. L'autre doit se conformer, se soumettre, obéir et subi une véritable violence psychologique.
Cette emprise pathologique peut s’exercer au travers des dérives sectaires par des abus spirituels, mais aussi dans les entreprises par le harcèlement moral, les institutions, les familles, les couples par la maltraitance, la violence psychologique, l’inceste, l’abus sexuel...
C’est un abus de pouvoir. Il y a l’agresseur et la victime dans la relation d’emprise :
L'EXPLICATION DE LA PSYCHANALYSE permet de mieux comprendre ce qu'est la relation d'emprise, et quelles sont les personnalités qui fonctionnent dans ce schéma.
Tout d'abord essayons de comprendre le concept de pulsion qui est la base de la théorie de Freud.
Le fonctionnement de l’appareil psychique dépend de la circulation d’une énergie psychique : la pulsion sexuelle qui est la poussée qui fait tendre l’organisme vers un but.
Toute pulsion se définit par :
_sa source qui provient de l'inconscient, lequel peut être considéré comme le réservoir de l’énergie psychique de la personne, sa poussée, qui développe une tension, une excitation psychique
_son but qui entraîne la décharge de l’état de tension par l’écoulement de l’énergie pulsionnelle, et
_son objet au travers duquel ou grâce auquel le but peut être atteint. Il est utilisé comme moyen de satisfaction
Il peut y avoir abandon du but sexuel de la pulsion par le processus de la sublimation (dit de désexualisassions) afin que les racines pulsionnelles se tendent par exemple vers l’appétit de connaissance intellectuelle, l’imagination créatrice…
La pulsion d’emprise peut être définie comme la force qui intervient dans l’instant où l’un va vers l’autre pour créer un lien. Il permet dans un premier temps d’attirer à soi l’attention de l’autre, puis de l’assujettir.
La pulsion d’emprise s’établit donc par la relation entre deux ou plusieurs personnes. La relation - - est définie comme le « rapport qui lie des personnes entre elles » et désigne en particulier un "lien de dépendance, d’interdépendance ou d’influence réciproque ".
Schéma de fonctionnement
Selon la psychanalyse, l’emprise apparaît comme une fixation au stade anal du développement affectif.
Le développement des pulsions passe par différents paliers successifs qui sont appelés:
_stade oral
_stade anal
_stade phallique et la triangulation de la relation
_le complexe d'oedipe
_le stade génital
Ces paliers sont responsables de fixations, à valeur constructive, mais aussi défensive (régression). Le développement de la maturation biologique est couplé à la maturation des processus cognitifs en interaction constante avec son environnement.
L’énergie psychique pulsionnelle peut se fixer à des endroits préférentiels des différents stades (objets externes, zones corporelles, représentations mentales) qui servent de point d’encrage, d’assise pour les constructions supérieurs et aussi de position défensive, de repli lorsque le fonctionnement normal est entravé dans son développement. Cela permet de se construire un schéma de fonctionnement qui restera à tout jamais inconscient pour l'individu, s'il ne fait pas un travail sur lui-même.
Au stade anal l’enfant apprend à maîtriser, contrôler, conserver dans le sens de possession.
Vers 18 mois, l’enfant fait l’acquisition du NON. C’est le stade anal ou sadique anal. Il y a un processus d’abstraction et de symbolisation, ce qui permet d'étendre les capacités de maîtrise de l’enfant par le biais de la transformation d’une situation subie passivement en une situation infligée activement à autrui.
Il prend conscience de son pouvoir de se plier aux demandes ou de s’y opposer. Il peut aussi renverser sa passivité en activité et retourner sa souffrance subie en plaisir de la souffrance infligée à autrui
Dans le stade anal il y a deux phases : la phase sadique anale où il y a expulsion intempestive et agressive afin de détruire, et la phase masochiste anale retentive qui correspond à la recherche active d’un plaisir passif lié à la rétention des matières fécales, mais aussi à un plaisir sadique
Le contenu de la relation d’emprise comprend pour DOREY ( "La relation d'emprise" 1981 )
_une action d’appropriation par dépossession de l’autre par empiètement sur son domaine privé,
_une action de domination où l’autre est maintenu dans un état de soumission et de dépendance,
_une empreinte sur l’autre, qui est marqué physiquement et psychiquement portant atteinte à sa liberté d'être et de désir. Il est nié en tant que sujet et l’idée même de son désir est intolérable. Son libre –arbitre lui est refusé.
Pour arriver à cela, ces personnalités utilisent, comme tout un chacun la séduction dans un premier temps, par éloges puis par disqualifications un contrôle permanent et des intrusions répétées qui brisent les limites de son espace personnel et violent son intimité
Dorey définit le désir d’emprise comme « tendance très fondamentale à la neutralisation du désir d’autrui » et il distingue :
d’une part, l’emprise obsessionnelle, qui vise à annuler l’autre en tant que sujet, le détruire, l’anéantir, le traiter comme une chose contrôlable, manipulable, disposer de lui, passer du pouvoir à la possession jusqu’à ce qu’il soit totalement dessaisi de lui-même et figé dans une position de servitude complète ;
d’autre part, l’emprise perverse qui, plutôt située du côté de la séduction, cherche à dévoyer l’autre, l’utiliser sans son contentement, cherche la fusion, entretient la confusion et refuse la séparation.
HIRIGOYEN ajoute les personnalités paranoïaques. La paranoïa allie en proportion variable un caractère psychorigide à des interprétations plus ou moins délirantes à base de persécution.
Par extension, la position paranoïaque est l’expression d’une relation d’emprise plus ou moins dominante et tyrannique sur l’objet du désir.
L’emprise apparaît donc chez des personnalités ayant des fixations au stade sadique-anal du développement de la personne selon la psychanalyse. Ces personnalités peuvent avoir une structure paranoïaque, obsessionnelle et perverse. Cette perversité peut se rencontrer dans l’organisation des états limites avec les aménagements caractériels tels que les perversions de caractère, plus généralement appelées perversion narcissique, ou il n’y pas déni du sexe, mais déni de l’altérité, du narcissisme de l’autre.
On s’aperçoit donc que certains traits de caractères apparaissent dans les mécanismes de l'emprise qui violente l'intimité, l'espace sacré de la personne. Les individus violents ne sont pas des « malades mentaux » mais des individus « normaux » pleinement responsables de leurs actes.
C'est une atteinte portée à l'estime de soi, l'intégrité psychique ou mentale de la victime afin d'exercer le contrôle pour le POUVOIR ABSOLU.
Il y a un sentiment de TOUTE PUISSANCE chez une personnalité très égocentrique.
Dans la pulsion d’emprise, le pervers choisira comme victime, ou complice, une personnalité dans la pulsion d’attachement. Cette « pulsion d’attachement lie le sujet à un objet dans une relation de dépendance passive et dans la recherche d’un amour primaire jamais obtenu » - E. Dietrich
Au delà des relations de couples (notamment avec le pervers narcissique), de travail ( le harcèlement moral), on retrouvera cette emprise perverse par exemple dans le discours "du gourou » qui stigmatise chez l’autre un désir d’identification par mimétisme. Ce discours peut être celui-ci : "tu es à mon image, mais pour arriver à l’excellence tu dois m’écouter et boire mes paroles car je suis le maître et tu es mon disciple. "
Les personnalités qui utilisent l’emprise le font pour avoir le pouvoir sur l’autre, le contrôler et le manipuler. Il y a négation de sa différence, de sa singularité, de son désir.